L'Hirondelle et la Mésange

lundi 23 novembre 2015, 14h30

Salle Henri Langlois

14h30 15h50 (78 min)

André Antoine
France / 1920 / 78 min / DCP / INT. FR.

Avec Maguy Deliac, Jane Maylianes, Pierre Alcover.

Deux péniches, L'Hirondelle et La Mésange, descendent d'Anvers vers la France. À bord, Pieter, sa femme et sa belle-sœur travaillent et vivent paisiblement, jusqu'à l'arrivée d'un nouveau pilote.

Restauration en 1984 par la Cinémathèque française à partir des rushes du négatif image issus de ses collections. Monté par Henri Colpi à partir de documents scénaristiques d'André Antoine. Travaux argentiques (procédé Desmet) supervisés par Philippe Esnault et Renée Lichtig. Marron de la restauration scanné et étalonné en 2K par le laboratoire Digimage (Hiventy) en 2012. Musique composée par Raymond Alessandrini.


Pour son avant-dernier film, en 1920, André Antoine choisit une intrigue écrite par Gustave Grillet, grand ami dramaturge ; c’est le seul scénario original qu’il porte à l’écran. L’Hirondelle et la Mésange est tourné en Belgique, sur l’Escaut, et les plans sont magnifiques. « L'histoire était dure, un drame très simple, expliquera plus tard Antoine, au retour on présente ça à l'usine et l'on me dit : “Mais ce n'est pas un film !” Et je réponds “Mais non Monsieur, ce n'est pas un film. Mais si vous voulez, on peut ajouter une taillerie de diamants à Amsterdam et une descente de police dans un bar de Londres”. Voilà. Et le film n'est jamais sorti. » Et pour cause : le distributeur, Charles Pathé, est effaré à la vue des rushes, et considère ce « matériel » comme un documentaire. Le réalisme des plans, le tournage en extérieurs, l'utilisation de plusieurs caméras pour filmer une même situation, les trucages (volets, iris, fondus) et la sobriété du jeu des acteurs en font une œuvre innovante, donc déroutante. Ces conditions et procédés cinématographiques découlent de la conception théâtrale d'Antoine : un spectacle de la vie saisie directement, une vision réaliste qu'il souhaite appliquer au cinéma, et qu’il développe dans plusieurs articles : « La petite évolution dont on veut bien me dire l'auteur consista tout bonnement à regarder ce qui se passait, à essayer s'il était possible d'être plus simple et plus logique. Hélas, pareille fortune ne m'arrivera point au cinéma... »

Eva Markovits