Dialogue avec Jeanne Moreau

Issue du Conservatoire, remarquée dans quelques films de Jacques Becker ou Marc Allégret, son nom est indiscutablement lié aux bouleversements du cinéma français qui entre dans son âge moderne avec la Nouvelle Vague, à la fin des années 50. C’est ce mouvement rebelle, réfractaire à un académisme envahissant, qui lui donne quelques-uns de ses plus beaux rôles, ceux d’une femme libre et souveraine : en 1958, Ascenseur pour l’échafaud et Les Amants de Louis Malle, Jules et Jim (1962) et La mariée était en noir (1967) de François Truffaut, La Baie des anges de Jacques Demy (1963). Logiquement, elle apparaît dans le dernier film de Jean Renoir, Le Petit Théâtre de Jean Renoir (1971). Dès le début des années 60 aussi, son parcours prend une tournure internationale : elle tourne avec Antonioni, Buñuel, Losey, Brook et, bien sûr, Orson Welles (Le Procès, 1962 ; Falstaff, 1966 ; The Deep, 1967 ; Une histoire immortelle, 1968).

D’elle, Welles justement disait : « C’est la meilleure actrice du monde ». Et Renoir, dans une lettre à François Truffaut : « Elle a apporté un parfum d’authenticité qui est rare dans l’histoire des relations humaines. Presque tous les êtres humains portent un masque. Pas elle. »

Une rencontre, animée par Serge Toubiana, pour évoquer, en présence de Jeanne Moreau, ses choix, les cinéastes de sa vie, son travail d’actrice et un trajet cinématographique exceptionnel.