Bellocchio par Bellocchio : une leçon de cinéma

Bellocchio par Bellocchio : une leçon de cinéma

« Avant de devenir réalisateur, j'ai d'ailleurs longtemps pensé à devenir peintre. Un rêve auquel j'ai dû ensuite renoncer. Au fond, je crois que j'avais peur de la solitude du peintre, de me retrouver seul face à la toile. C'est banal de le dire – et sans pour autant parler de thérapie –, mais faire du cinéma permet de se confronter aux autres, aux acteurs, à une équipe, il y a là une dimension sociale importante... » (Marco Bellocchio)

« Ce qui caractérise notamment mes derniers films, c'est la volonté irrationnelle de donner un mouvement aux personnages afin qu'ils changent. Non qu'ils trahissent. Mais qu'ils réagissent, par refus de toute rigidité. C'est la conviction que la rigidité est mortelle. » (Marco Bellocchio)

Rencontre animée par Jean-François Rauger.


Marco Bellocchio, né en 1939, est un cinéaste italien. Dès son premier long métrage, Les Poings dans les poches, en 1965, il apparaît comme la figure centrale d'une nouvelle vague transalpine en rupture avec les codes et la morale hérités du néoréalisme. Cinéaste politique au plein sens du terme, il s'interroge sur les soubassements psychologiques de la société dans des fictions comme Le Diable au corps, Le Saut dans le vide et, depuis plusieurs années, interroge avec lucidité l'histoire italienne (Buongiorno, notte, Vincere).