Catalogue des appareils cinématographiques de la Cinémathèque française et du CNC

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Phonographe

N° Inventaire : AP-15-3011

Collection : La Cinémathèque française

Catégorie d'appareil : Son, enregistrement

Nom du modèle : Phonographe bijou

Lieu de fabrication : Paris, France

Année de fabrication : 1878

Brevet : Thomas Alva Edison, brevet américain n° 200 521, déposé le 24 décembre 1877, délivré le 19 février 1878, "Phonograph or speak... +

Fiche détaillée

Type de l'appareil

mandrin en platre tournant sur un axe grâce à une manivelle ; support en bois ; cornet bois pour enregistrer et écouter les sons enregistrés sur une feuille d'étain disposée sur le mandrin rotatif ; membrane à languette métallique avec pointe pour enregistrer et lire les sons

Auteurs

Informations non disponibles

Fabricants

D. Vital
Paris, 255 boulevard Voltaire

Utilisateurs

Informations non disponibles

Distributeurs

D. Vital
Paris, 255 boulevard Voltaire

Sujet du modèle

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Objectif

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Taille de l'objet

Ouvert :
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Fermé :
Longueur : 16 cm
Largeur : 23.5 cm
Hauteur : 19 cm

Diamètre :
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Taille de la boîte de transport

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Remarques

Gravé sur le bois : "Breveté S.G.D.G.".
On sait très peu de choses sur le fabricant de ce "tinfoil", D. Vital, professeur et conférencier à Paris, qui a édité une brochure sur cet appareil en 1879.
"Que le Phonographe soit petit ou qu'il soit grand, son principe étant le même [...], je vais me servir, comme instrument de démonstration, de mon petit Phonographe, comme étant appelé, à titre de jouet, à être répandu dans toutes les classes de la société, non seulement en France, mais encore à l'étranger, à cause du bas prix auquel il est vendu et à cause de la perfection avec laquelle il reproduit la parole. [...] Pour enregistrer la parole sur le Phonographe, il faut coller une feuille d'étain sur le cylindre, amener le cylindre à droite de l'appareil en tenant la manivelle de la main droite, faire tourner le cylindre tout en parlant dans l'embouchure. On fera ainsi naître des ondes sonores qui feront vibrer la membrane ; celle-ci en vibrant communiquera ces vibrations, par l'intermédiaire du tampon de caoutchouc [situé entre le ressort et la membrane], au ressort et au stylet qui sera poussé en avant à chacune de ces vibrations (le stylet étant réglé de telle façon qu'il puisse tracer un léger sillon sur la feuille d'étain) et imprimera sur la feuille d'étain une quantité de petits points de dimension, de forme et de profondeur diverses ; ces petits gaufrages seront l'enregistration des ondes sonores et par conséquent de la parole. Pour reproduire la parole ainsi enregistrée, il faut relever le parleur, puis ramener le cylindre au point où il était quand on a commencé à parler, puis le parleur étant remis à sa place, tourner de nouveau comme on l'a fait pendant l'enregistration, alors les gaufrages venant passer sous la pointe la feront vibrer. Ces vibrations seront transmises à la membrane par le tampon en caoutchouc et cette membrane, recevant identiquement les mêmes vibrations qui lui ont été communiquées par la parole, reproduira la phrase prononcée. [...] Le plus grand Phonographe construit à ce jour est mon Phonographe géant dont je me sers dans mes conférences. Le cylindre à 30 centimètres de diamètre et 30 centimètres de longueur ; la feuille d'étain a environ 1/3 de mètre de surface et on peut y parler pendant six minutes [...]. Tant que le Phonographe restera ce qu'il est, c'est à dire un appareil d'un prix élevé, il restera dans un petit nombre de mains privilégiées par la fortune qui le conservent comme un objet de curiosité sans s'en occuper assez pour être conduits à y apporter des perfectionnements. Mais grâce à la vulgarisation de ce merveilleux appareil, grâce aussi à la modicité de mon Phonographe bijou, qui le met à portée de tous, j'ai l'espoir que les lecteurs de ce petit manuel, devenus mes élèves, s'efforceront, en hommes intelligents, d'y apporter des perfectionnements tels qu'avant peu, le Phonographe, dont je me suis fait le plus ardent vulgarisateur, aura de nombreuses applications ; c'est là mon voeu le plus cher. [...] Je construis des Phonographes de toutes grandeurs et de genres divers, ainsi que de tous les prix, depuis 10 francs jusqu'à 10 000 francs. [...] Le meilleur moyen pour se familiariser avec l'appareil consiste à le faire fonctionner à blanc, c'est à dire sans feuille d'étain. Or, s'il y en a une, il serait nécessaire de l'enlever en la décollant, au moyen d'une pointe de canif, à l'endroit de sa jonction. Si la feuille est collée depuis très longtemps, le vernis qui sert à la coller se sera durci et la feuille se déchirera : il n'y a rien à faire à cela. L'exercice que je propose consiste à parler dans l'embouchure en faisant tourner le cylindre ; alors la main s'habituera à tourner d'une façon régulière, car il est très difficile à un commençant de tourner tout en parlant ; la main suit tout naturellement la cadence de la parole et si la feuille était collée, vous n'obtiendriez aucun résultat. Pendant cet exercice, il faut vous habituer à parler les lèvres tout à fait cachées dans l'embouchure, mais en parlant naturellement et sans souffler ; car, si vous soufflez, la pointe s'enfoncera trop et quand la feuille sera sur le cylindre, elle se déchirera. La parole ainsi prononcée dans l'embouchure même sera voilée pour les personnes qui vous entendront parler ; mais elle aura produit son effet, elle aura fait vibrer la membrane et cela suffit. Quand on sera suffisamment familiarisé avec cet exercice que je conseille de répéter un grand nombre de fois, jusqu'à ce qu'une personne, en vous voyant agir, vous dise que, tout en parlant, vous tournez à une vitesse très régulière, alors seulement vous vous exercerez à coller la feuille ; pour cela, vous couperez une certaine quantité de feuilles de papier ordinaire de la même longueur et de la même largeur que les feuilles d'étain contenues dans la boîte, puis vous en collerez jusqu'à ce que vous arriviez à ne leur faire prendre aucun pli. [...] La colle peut être de la gomme arabique dissoute dans l'eau, du vernis ou tout autre matière quelconque. [...] Collez une feuille d'étain sur le cylindre, l'appareil se trouvant ouvert, amenez le cylindre à la droite de l'appareil, en tournant à gauche, alors refermez le parleur, fermez le loqueteau, puis faites faire un tour au cylindre, sans parler, afin de vous assurer si la pointe est bien à sa place ; en tournant ainsi, la pointe doit tracer sur la feuille d'étain un léger sillon qui doit se trouver d'une façon exacte au milieu de la rainure du cylindre, ce que vous vérifierez en enfonçant la pointe d'un canif dans la rainure, et suivant que l'on voit qu'elle est plus à droite ou à gauche, la mettre bien au centre, en poussant le ressort à droite ou à gauche. La pointe doit aussi avoir un enfoncement régulier, ni trop ni trop peu ; elle doit tracer un léger sillon sur la feuille d'étain. [...] Quand l'appareil sera ainsi bien réglé, il est nécessaire de s'asseoir et de se placer commodément, soit pour parler, soit pour tourner la manivelle ; puis, tenant la manivelle de la main droite, approchez les lèvres de l'embouchure de façon à ce qu'elles soient tout à fait cachées et, en tournant un peu vite et très régulièrement, parler en articulant convenablement les mots Papa, Maman, Parrain, Méchant, Carnaval, etc., etc., puis ensuite des phrases de trois mots jusqu'à ce que la parole n'influence pas la main. La parole vous apparaîtra sur la surface du cylindre sous forme de petits points très rapprochés. C'est l'enregistration des ondes sonores ; ces points représentant la reproduction de la parole, il faudra prendre soin de ne pas les abîmer. Pour reproduire la parole, il faut tourner le loqueteau, ramener le cylindre en tournant à gauche à peu près au point où il était quand vous avez commencé à parler ; refermer le parleur et ensuite, tenant de la main gauche le cornet dans l'embouchure, tourner à droite exactement comme on l'a fait pendant l'enregistration de la parole. Alors les gaufrages venant passer sous la pointe la feront vibrer ; celle-ci transmettra ces vibrations à la membrane qui, reproduisant les vibrations que lui a transmis la parole, reproduira la parole elle-même. Si vous avez parlé doucement, la parole sera reproduite faible ; si vous avez parlé fort, la reproduction sera puissante. Le Phonographe étant un instrument très sensible, éviter avec soin que quelqu'un y touche, car si on tournait le cylindre à gauche par exemple, on effacerait les gaufrages produits et par conséquent la reproduction. Quant on aura fait reproduire la même phrase plusieurs fois et qu'on voudra en imprimer une nouvelle, il faudra enlever la feuille du cylindre, la placer sur une table ou une cheminée de marbre et passer sur les deux côtés un manche de couteau bien droit et lisse ou tout autre objet analogue, de façon à effacer les gaufrages ; cette feuille pourra ainsi servir un certain nombre de fois. On pourra chanter, jouer du cornet à piston ou de tout autre instrument, ou bien encore on pourra enregistrer deux phrases l'une sur l'autre, ou des paroles sur le cornet à piston, ou le cornet à piston sur les paroles, ou bien encore une voix d'homme et une voix de dame : le Phonographe reproduira les deux choses et toutes les deux sortant à la fois s'entendront distinctement. Je me tiens à la disposition des personnes qui désirent des Phonographes. je construis ces appareils dans tous les genres et à tous les prix, depuis dix francs. Je suis également à la disposition du public, pour faire des conférences non seulement sur le Phonographe, mais aussi sur les grandes découvertes de notre siècle" (D. Vital, Le phonographe, machine enregistrant et reproduisant la parole, Guide du phonographiste, par D. Vital, professeur & conférencier, Paris, chez l'auteur, boulevard Voltaire 255).

Bibliographie

D. Vital, Le phonographe, machine enregistrant et reproduisant la parole, Guide du phonographiste, par D. Vital, professeur & conférencier, Paris, chez l'auteur, boulevard Voltaire 255.
Daniel Marty, Histoire illustrée du Phonographe, Lausanne, Edita Lazarus, 1979, 204 p.