Catalogue des appareils cinématographiques de la Cinémathèque française et du CNC

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Phonographe à deux plateaux pour projecteur de film 35 mm sonore

N° Inventaire : AP-95-1791

Collection : La Cinémathèque française

Catégorie d'appareil : Son, diffusion

Nom du modèle : Chronomégaphone à air comprimé

Lieu de fabrication : Paris, France

Année de fabrication : 1911

Brevet : B.F. n° 378 146 , 31 juillet 1906, " Dispositif permettant l'audition sans arrêts d'un morceau enregistré sur plusieurs disqu... +

Fiche détaillée

Type de l'appareil

deux plateaux 30 cm Ø ; insufflation des sons par air comprimé ; deux pavillons en métal nickelé 40,5 Ø ; mécanisme commandant alternativement les deux disques (quand le sillon a passé tout entier sous la pointe du vibrateur, un déclenchement automatique met le second en marche) ; deux lecteurs à air comprimé et à ailettes (les vibrations de la palette du lecteur modifient la distribution de l'air sous pression aux pavillons amplificateurs) ; manomètre ; moteur électrique

Auteurs

Gaumont, Société des Etablissements
Paris, 57 rue Saint-Roch

Fabricants

Gaumont, Société des Etablissements
Paris, 57 rue Saint-Roch

Utilisateurs

Gaumont, Société des Etablissements
Paris, 57 rue Saint-Roch

Distributeurs

Informations non disponibles

Sujet du modèle

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Objectif

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Taille de l'objet

Ouvert :
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Fermé :
Longueur : 60 cm
Largeur : 106 cm
Hauteur : 110 cm

Diamètre :
Informations non disponibles

Taille de la boîte de transport

Informations non disponibles

Remarques

"Ste des Etablissements Gaumont. United States Patent. 782 146, February 7 th 1905. 10 114 235, January 9 th 1912 ; 752 394, February 16 th 1904 ; 759 693, May 10 th 1904 ; 761 846, June 7 th 1907 ; 350 857, January 4 th 1907". Il ne s'agit que du double phonographe, sans le projecteur et le moteur de synchronisme. En réserve : un lecteur (numéroté 358) : AP-97 - 1930.
Cet appareil a été offert à la Cinémathèque par James Card en 1972 (Nicole Zand, "Henri Langlois, un nouveau américain", Le Monde, 2 novembre 1972).
Un contemporain a noté que le spectacle donné par le chronophone Gaumont "se trouve limité par la capacité des disques phonographiques, lesquels ne dépassent guère trois minutes, si bien que leur durée par trop courte n'est pas en rapport avec ce que donne le cinématographe seul. Le phonocinématographe se trouve donc pour l'instant réduit aux chansonnettes ou à des scènes fort brèves. Il ne peut encore devenir le théâtre populaire que certainement un avenir prochain nous apportera". Gaumont, dès 1906, cherche donc à résoudre ce problème : comment accompagner de plusieurs disques successifs un film qui serait un peu plus long que la moyenne ? Comment réaliser la transition entre chaque disque sans interruption ? La solution la plus simple est envisagée le 31 juillet 1906 dans le brevet d'invention n° 378 146 déposé par Gaumont (" Dispositif permettant l'audition sans arrêts d'un morceau enregistré sur plusieurs disques ou cylindres de phonographes ") : deux phonographes sont mis en marche successivement, le disque du second entrant en mouvement à l'instant précis où le premier disque s'arrête. Un signal sonore est prévu sur la fin du premier disque (ou sur le film) pour lancer le deuxième disque. Il est aussi envisagé (notamment dans l'addition du 28 août 1906) de dévier brusquement à un instant donné l'aiguille du phonographe sur le disque, ce qui déclencherait un contact électrique ouvrant ou fermant l'alimentation de l'appareil reproducteur de son. La solution la plus innovante est brevetée le 7 décembre 1911 (quatrième certificat d'addition au brevet 378 146). Deux phonographes sont fixés sur le même bâti et permettent de contrôler simultanément et par l'électricité le débrayage de chaque plateau. Le système à double disque permet de projeter des phonoscènes de plus longue durée. Quand le sillon du premier a passé tout entier sous la pointe du vibrateur, un déclenchement automatique met le second en marche. Un induit oscillant est disposé entre les pôles d'un inducteur dont l'axe porte d'une part un inverseur (relié électriquement aux plateaux), et d'autre part un organe de commande destiné à produire l'embrayage de l'un des plateaux, en même temps qu'il produit le débrayage de l'autre. Gaumont atteint ici une sorte d'aboutissement dans ses recherches phonographiques : jamais plus il ne fournira de modèles aussi luxueux et aussi aboutis pour le cinéma sonore. Il semble que ce modèle n'ait pas été commercialisé, puisqu'on ne le trouve décrit dans aucun catalogue Gaumont, à notre connaissance (ne pas confondre avec le modèle à deux pavillons, mais à un seul plateau, qui sera proposé en 1914). On remarque sur les deux pavillons nickelés et sur une partie du support en fonte des vis réparties régulièrement. On peut les dévisser et laisser ainsi échapper de l'air par les ouvertures. Nous n'avons pas trouvé d'explications techniques sur ce système, mais sans doute était-ce un moyen de régler les vibrations du son et de mieux répartir la puissance de l'air comprimé. tête de lecture, à elle seule, est un petit chef-d'œuvre technique. Elle contient la fameuse palette, prenant appui sur deux couteaux et réagissant aux vibrations latérales de l'aiguille. La palette a la forme d'une grille, comprenant 32 fentes de 0,2 mm, espacées de 0,55 mm. De chaque côté de cette grille figurent les deux embouchures, munies des mêmes grilles (décalées latéralement de 0,37 mm) et menant aux deux pavillons. L'air comprimé est envoyé par une embouchure spéciale et la palette, actionnée par le sillon du disque, vient obturer les fentes à droite ou à gauche, selon les vibrations du signal enregistré. L'usinage de cette tête de lecture devait être d'une grande difficulté et nécessiter une grande précision. Le réglage est obtenu avec un jeu de +/- 0,007 mm entre la palette et les grilles des embouchures. L'ensemble doit être réglé au micron près afin d'obtenir une puissance maximum, mais sans trop de distorsion.
L'exemplaire de la Cinémathèque française (illustration n° 29) n'a jamais été modifié. Celui du Musée des Arts et métiers a été remis en route à deux reprises en 1952 et 1980 ; cet exemplaire du Musée des arts et métiers a en fait été offert par Gaumont à la Société française de photographie, qui l'a ensuite déposé en 1926, entre autres trésors cinématographiques, pour l'ouverture de la section cinéma du Musée des arts et métiers (1927).