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Le désir interdit est au cœur du film de Massimo Dallamano, Émilie, l’enfant des ténèbres. Derrière le motif de la possession diabolique (on se doute que les producteurs ont là aussi voulu spéculer sur le succès de L’Exorciste), s’exprime l’histoire d’un amour déviant, un drame au romantisme baroque, une œuvre où une trivialité de roman-photo se conjugue avec l’exploration candide de la peinture du quattrocento. Il est temps, sans doute, de revoir attentivement l’œuvre de Massimo Dallamano, ancien directeur de la photographie passé à la réalisation et auteur d’une œuvre qui, malgré son apparente soumission aux conventions du genre (western, giallo, poliziottescho, érotisme) témoigne à la fois d’une belle unité et d’une troublante singularité au cœur du cinéma populaire Italien. Le rôle principal est interprété par Nicoletta Elmi, la fillette diabolique du cinéma d’horreur italien, qui évoqua plus tard le film de Dallamano en ces termes élogieux : « Les Frissons de l’angoisse est sans conteste la meilleure chose que j’ai jamais faite et je suis très fière de mon travail dans le classique d’Argento. L’autre film dont je garde un souvenir ému est Émilie, l’enfant des ténèbres dans lequel je jouais le rôle principal pour la première fois de ma carrière. Le réalisateur Massimo Dallamano était très talentueux, il avait une vision d’artiste et il m’a beaucoup aidée à exprimer toute la puissance et la passion qui étaient contenues dans mon personnage. Si j’ai été un jour une bonne actrice, je le dois à ces deux merveilleux réalisateurs. »
Jean-François Rauger