Séduite et abandonnée

Séduite et abandonnée Sedotta e abbandonata

Pietro Germi
Italie-France / 1963 / 125 min
D'après Pietro Germi et Luciano Vincenzoni.

Avec Stefania Sandrelli, Saro Urzì, Aldo Puglisi.

Dans un village de Sicile, le jeune Peppino, fiancé à l'une des filles de l'influent Vincenzo Ascalone, séduit une de ses soeurs, Agnese, qui tombe enceinte. Le père fait tout ce qu'il peut pour éviter le déshonneur de sa famille.

Stefania Sandrelli explose dans le cinéma italien en 1961, grâce surtout à Divorce à l’italienne de Pietro Germi. Réinventés comme « catégorie cinématographique  » dans l’après-guerre par Dino Risi (Pauvres mais beaux, 1956), les jeunes impriment soudain à l’écran un érotisme solaire, insolent, affiché avec un naturel trouble, dont Stefania Sandrelli, à l’époque âgée de quinze ans, incarne l’exemple italien le plus éclatant ‒ dans des films où les « jeunes premiers  » venaient souvent de France pour respecter le quota de la coproduction. Après l’avoir quittée faisant « du pied » à un jeune marin au final de Divorce à l’italienne, Germi la retrouve trois ans plus tard dans le rôle d’Agnese Ascalone : elle est « séduite » par le fiancé de sa sœur, puis enlevée pour mettre en scène un mariage réparateur qui, selon la loi italienne de l’époque, redressait les conséquences pénales des violences perpétrées contre les femmes. Germi nous conduit dans une Sicile aux préjugés ancestraux avec ses fiancés rebelles et bagarreurs, ses aristocrates déchus, ses frères appelés à venger par le sang leur honneur offensé, ses patriarches autoritaires et ses commères bavardes, ses jupes longues, ses bas épais et ses châles noirs sur la tête des femmes, ses yeux baissés et ses regards de feu derrière les volets entrouverts.
Le mécanisme parfait de la comédie des malentendus fait éclater dans l’opinion publique un préjugé qui semblait impossible à abattre. L’année suivante, la jeune Sicilienne Franca Viola, à l’instar de la protagoniste de Séduite et abandonnée, au cours du procès, refusera de pardonner à son séducteur, l’envoyant en prison. Parce que le cinéma italien, c’était cela : pas comme à Hollywood, « bigger than life », mais comme une partie vivante et vitale de la biographie d’un pays.

Sergio Toffetti


Générique

Réalisateur : Pietro Germi
Assistants réalisateurs : Renzo Marignano, Francesco Massaro
Scénaristes : Pietro Germi, Luciano Vincenzoni, Age, Furio Scarpelli
Auteur de l'oeuvre originale : Pietro Germi d'après une idée, Luciano Vincenzoni d'après une idée
Sociétés de production : Vides Cinematografica (Roma), Ultra Film (Roma), Lux Film (Roma), Lux C.C.F. (Paris)
Producteur : Franco Cristaldi
Directeur de production : Luigi Giacosi
Distributeur d'origine : Lux C.C.F. (Paris)
Directeur de la photographie : Aiace Parolin
Cadreur : Elio Polacchi
Ingénieurs du son : Guido Nardone, Mario Amari, Venanzio Biraschi
Compositeur de la musique originale : Carlo Rustichelli
Compositeur de la musique préexistante : Dimitri Tiomkin
Auteur des chansons originales : Carlo Rossi "Guarda come dondolo"
Interprète des chansons originales : Edoardo Vianello
Décorateurs : Carlo Egidi, Andrea Fantacci pour la décoration d'intérieur
Maquilleur : Raffaele Cristini
Coiffeur : Vitaliana Patacca
Monteur : Roberto Cinquini
Régisseurs : Marcello Papaleo, Andrea Petricca
Interprètes : Stefania Sandrelli (Agnese Ascalone), Saro Urzì (Vincenzo Ascalone), Aldo Puglisi (Peppino Califano), Lando Buzzanca (Antonio Ascalone), Leopoldo Trieste (le baron Rizieri), Rocco D'Assunta (Orlando Califano), Lola Braccini (Amalia, sa femme), Umberto Spadaro (le cousin Ascalone), Domenico De Nimmo (Mimmo, le grand-père), Rozetta Urzì (Consolata), Paola Biggio (Matilde), Oreste Palella (Polenza, le policier), Lina La Galla (Francesca Ascalone), Roberta Narbonne (Rosaura Ascalone), Adelino Campardo (Bisigato, l'adjudant), Gustavo D'Arpe (Ciarpetta, le juge), Vincenzo Licata (Pasquale Profumo), Attilio Martella (le juge de paix), Salvatore Fazio (Don Mariano), Italia Spadaro (Carmela), Valeria Puntari (Annina)