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Avant Sergio leone, il y avait déjà des westerns européens.
Tout le monde le sait, Pour une poignée de dollars, qui lança le filon ultra rentable du western italien et définit ses codes et son esthétique, ne fut pas le premier western européen à être réalisé au début des années 1960. L'existence de ce type de productions, dès cette époque, était la conséquence, notamment, du déclin du genre à Hollywood, un déclin ayant entrainé une diminution du nombre de films produits, au grand désespoir d'un public friand de ces aventures de l'Ouest et désormais frustré. Si les Américains ne réalisent plus de westerns, faisons-en nous-mêmes, se dirent quelques producteurs européens, allemands, espagnols et italiens, répondant à une forte demande des salles de cinéma. C'est ainsi que la compagnie Rialto, en Allemagne de l'Ouest mit en route une série de films adaptés de l'œuvre du romancier allemand Karl May qui inventa un Far West mythologique et fantasmé en contant les aventures d'un blanc, Old Shatterhand et d'un Apache Winnetou. Le Trésor du lac d'argent, réalisé en 1962, est le premier titre de cette série. Il est signé Harald Reinl, cinéaste d'origine autrichienne, auteur par ailleurs de nombreux films policiers (les fameux Krimi) et, plus tard, du gothique Le Vampire et le sang des vierges. C'est l'américain Lex Barker, ancien Tarzan des studios hollywoodiens qui incarne Old Shatterhand et le Français Pierre Brice qui fait l'Apache. Tourné en Yougoslavie, le film délivre avec candeur un message explicitement anti-raciste.
Jean-François Rauger