Générique
Réalisateur :
Martin Scorsese
Scénaristes :
Paul Schrader, Mardik Martin
Auteur de l'oeuvre originale :
Jake La Motta d'après son autobiographie "Raging Bull"
Adaptateurs :
Peter Savage, Joseph Carter
Société de production :
United Artists
Producteurs :
Irwin Winkler, Robert Chartoff
Producteur exécutif :
Peter Savage
Directeur de production :
James D. Brubaker
Distributeur d'origine :
United Artists
Directeur de la photographie :
Michael Chapman
Cadreurs :
Joe Marquette, Eddie Gold
Ingénieur du son :
Frank E. Warner
Directeurs artistiques :
Gene Rudolf, Alan Manser, Kirk Axtell
Costumiers :
Jack Mortellaro, Richard Bruno
Maquilleur :
Michael Westmore
Monteur :
Thelma Schoonmaker
Directeur de casting :
Cis Corman
Coordinateurs des effets spéciaux :
Raymond Klein, Max E. Wood
Cascadeur :
Jim Nickerson
Conseiller technique :
Al Silvani
Interprètes :
Robert De Niro (Jake La Motta), Cathy Moriarty (Vickie La Motta), Joe Pesci (Joey La Motta), Frank Vincent (Salvey), Nicholas Colasanto (Tommy Commo), Theresa Saldana (Leonore), Frank Adonis (Patsy), Mario Gallo (Mario), Frank Topham (Toppy), Lori Anne Flax (Irma), Joseph Bono (Guido), James V. Christy (le docteur Pinto), Bernie Allen (le comédien), Bill Mazer (le journaliste), Bill Hanrahan (Eddie Eagan), Rita Bennett (Emma, Miss 1948), Mike Miles (le partenaire d'entraînement), Floyd Anderson (Jimmy Reeves), Gene LeBell (le commentateur), Harold Valan (un arbitre), Michael Badalucco (le vendeur de limonade à la piscine), Thomas Beansy Lobasso (Beansy), Paul Forrest (l'évêque), Peter Petrella (Johnny), Sal Serafino Tomassetti (un videur), Johnny Barnes (Sugar Ray Robinson), John Tomas (l'entraineur de Sugar Ray Robinson), Denny Davis (l'arbitre du premier match contre Sugar Ray Robinson), Paul Carmello (le commentateur du premier match contre Sugar Ray Robinson), Jimmy Lennon (le commentateur du second match contre Sugar Ray Robinson), Bobby Rings (l'arbitre du second match contre Sugar Ray Robinson), Charles Scorsese (Charlie), Linda Artuso (Janet), Mardik Martin (un serveur), Kevin Mahon (Tony Janiro), Chuck Hicks (un soigneur du match contre Tony Janiro), Martin Denkin (l'arbitre du match contre Tony Janiro), Shay Duffin (le commentateur du match contre Tony Janiro), Peter Savage (Jackie Curtie), Eddie Gregory (Billy Fox), Dick Whittington (le commentateur du match contre Fox), Jack Lotz (l'arbitre du match contre Fox), Louis Raftis (Marcel Cerdan), Frank Shaine (le commentateur du match contre Cerdan), Coley Wallace (Joe Louis), Johnny Turner (Dauthuille), D.J. Blair (le procureur Bronson), Don Dunphy (le journaliste de la radio), Laura James (Madame Bronson), Mary Albee (une mineure), Lisa Katz (la femme avec la mineure), Geraldine Smith (Janet), Maryjane Lauria (la première fille), Daniel P. Conte (le promoteur de Detroit), Joe Malanga (un garde du corps), Sabine Turco Jr. (une danseuse au Copa), Steve Orlando (un danseur au Copa), Silvio García Jr. (un danseur au Copa), John Arceri (un maître d'hotel), Joseph A. Morale (le premier homme à table), James Dimodica (le deuxième homme à table), Robert Uricola (un homme devant le taxi), Andrea Orlando (une femme devant le taxi), Allan Malamud (le reporter chez Jack), Richard McMurray (J.R.), Candy Moore (Linda), Martin Scorsese (Barbizon)
En 1980, après des mois d'un conflit intérieur qui manque de le laisser au tapis (« Il fallait que je me cogne contre le mur que j'avais devant moi »), grâce aussi à De Niro, son acteur fétiche, qui non seulement va délivrer une de ses plus grandes performances, mais encore sait le convaincre de la valeur d'un projet qu'il a initié et coécrit, Martin Scorsese, cinéaste italo-américain hanté par le religieux, raconte la vie du boxeur Jake LaMotta. Ou plutôt, il transfigure certains épisodes d'une biographie tumultueuse. Résultat : un film survolté et rigoureux, tantôt cadré à l'épaule et tantôt en longs plans fixes, alternant ralentis et accélérations, d'une intensité telle que le spectateur en sort comme boxé à son tour, épuisé d'avoir participé depuis sa place. Il rejette et blâme LaMotta, ce bloc de colère paranoïaque, il compatit et voudrait l'aider, comme son frère dévoué ou son épouse aimante, tous battus par un homme qui aura travaillé dur à tout perdre, l'amour des siens et l'estime de soi. Le filmage des combats – d'une puissance à l'image et au son inconnue jusque-là –, précipite tous ces enjeux émotionnels, ceux des personnages et du spectateur. Et c'est à force d'exagération stylistique dans ces moments de tension extrême, à force d'une figuration presque expressionniste d'un drame humain que Raging Bull accède au réalisme, tant extérieur (l'horreur d'un coup porté et reçu) que psychique : « Il n'est vraiment question que de ce qui se passe en Jake LaMotta. » Scorsese l'a dit à maintes reprises : ceci n'est pas un film sur la boxe – un sport auquel il n'entend rien. Davantage l'histoire de la chute d'un homme né « aveugle », luttant dans le noir et qui entrevoit une petite lumière au bout du compte.
Bernard Benoliel