Jacques Becker
« C'est une joie pour les yeux et l'esprit que de suivre les personnages de Bresson dans leurs déplacements sur l'écran. Quant au récit, il est conduit avec une rigueur inhabituelle au cinéma, tant la succession des scènes s'opère harmonieusement. Pour finir, je répéterai que le mérite principal de son film réside dans la nouveauté de son style : je l'ai dit, c'est un style absolument neuf. »
Maria Casarès
« Tête, cœur, foie, reins, mains, pieds : de son film, il voudrait en être tout, et tous. Il voudrait jouer tous les rôles, éclairer, cadrer, faire les costumes, inventer la mode même, fabriquer même les accessoires. Je le soupçonne même de vouloir être la caméra, et les spots. Sur le plateau, c'est le véritable tyran, voulant se substituer à tout, exigeant au millimètre près. »
« Le film a eu un long succès, il est même devenu un classique du cinéma, je suis donc libre de dire que je n'ai jamais haï quelqu'un comme j'ai haï Robert Bresson, sur le plateau, car à la ville je l'aime beaucoup. Ah, oui, je le haïssais. Mais je le comprenais en même temps, et même il m'intéressait. Je trouvais qu'il poussait jusqu'à l'absurde son rôle de metteur en scène de cinéma, d'autres le font, paraît-il, en battant leurs interprètes pour les faire pleurer et photographier ensuite les larmes, je trouve cela dégoûtant, vilain, et je trouve que cela appelle le mépris. Lui, il nous tuait, doucement, gentiment, pour en garder la carapace. C'est plus propre, c'est plus estimable, cela mérite la haine... »