Orange mécanique

1971

L'Angleterre, dans un futur proche. Alex (Malcolm McDowell) et sa bande, les Droogs, sèment violence et terreur. Mais Alex est arrêté. En prison, il accepte de suivre une nouvelle thérapie expérimentale. Après un lavage de cerveau, la violence lui est physiquement insupportable. À sa libération, il est agressé par des clochards comme lui-même les avait harcelés, passé à tabac par ses anciens compagnons, les Droogs, devenus policiers, et poussé au suicide par le mari de l'une de ses victimes. Alex en réchappe et se voit offrir, par un ministre (Anthony Sharp), un emploi au service du gouvernement qui lui permettra de se livrer à nouveau à ses instincts violents.

Orange mécanique est l'adaptation d'un roman d'Anthony Burgess reposant sur un incident dramatique de la vie de son auteur : le viol de sa femme, à Londres, par des déserteurs durant la Seconde Guerre mondiale.

Kubrick trouve le livre remarquable et, pour la première fois, travaille seul à l'adaptation. Le film sort aux États-Unis le 2 février 1972. Il est classé X par la censure mais ne subit aucune coupure. Plusieurs critiques le qualifient de "satire froide, mais efficace", et approuvent la vision de Kubrick. Cependant, certains journalistes refusent toute adhésion à cette vision et à la représentation de la violence. Pauline Kael écrit : "Je ne peux accepter que Kubrick reflète cette humeur post-Manson (1), post-assassinat" (2). En France, le film sort le 21 avril 1972. La critique est enthousiaste : un journaliste de la revue Écran qualifie le film de "torrentiel, sauvage, explosif, délirant, extraordinaire" (3).

Orange mécanique est l'un des plus gros succès de la Warner à l'époque.

(1) En 1969, Charles Manson commandite une série de meurtres. Il est condamné en 1971 à la prison à perpétuité.

(2) Pauline Kael, "Stanley Strangelove", The New Yorker, 1er janvier 1972.

(3) Marcel Martin, "Orange mécanique", Écran, n° 6, juin 1972, pp. 58-59.