2001 : L'Odyssée de l'espace

1966

À l'aube de l'humanité, une tribu de primates subit les assauts répétés d'une bande rivale, qui lui dispute un point d'eau. Après la découverte d'un immense monolithe noir peut-être venu d'une autre planète, l'un d'eux apprend à se servir d'un os comme d'une arme.

Quatre millions d'années plus tard, un même monolithe émet depuis la Lune d'étranges signaux vers Jupiter. Dave Bowman (Keir Dullea), Frank Poole (Gary Lockwood) et trois autres astronautes en hibernation sont envoyés vers Jupiter à bord du Discovery. L'ordinateur HAL 9000, qui règle la vie à bord du vaisseau, provoque la mort de Poole. Bowman le déconnecte et poursuit son vol. Il rencontre le monolithe près de Jupiter et entre dans un nouvel espace-temps. Il se voit vieillir, retrouve le monolithe et renaît en fœtus astral.

Kubrick, fortement intéressé par la question d'une vie intelligente extra-terrestre, travaille en étroite collaboration avec l'auteur anglais de science-fiction Arthur C. Clarke. Sa nouvelle, La Sentinelle (1948), est l'un des points de départ du scénario.

La conception du projet est lente, lourde et coûteuse (le budget atteint 10 millions de dollars). Le film, tourné en 70 mm, nécessite la collaboration de la Nasa et de plusieurs entreprises de technologies de pointe.

2001 sort dans sa version définitive de 142 minutes (contre 161 minutes (1) lors des Premières de New-York et Los Angeles) le 6 avril 1968 aux États-Unis et en France le 27 septembre 1968. Outre-Atlantique, l'accueil critique est mitigé : si Penelope Gilliatt, du New Yorker, trouve que l'œuvre est "un inoubliable effort", Renata Adler considère, dans le New York Times, que 2001 est à la fois "hypnotique et immensément ennuyeux". Il faudra quelques années à l'œuvre maîtresse de Kubrick pour acquérir son statut de film de science-fiction de référence.

(1) Les images (et non le son) des 19 minutes coupées par Stanley Kubrick ont été retrouvées durant l'été 2010 dans un coffre d'archives de la Warner.