Spartacus

1959

Rome, 73 avant J.-C. : un esclave, Spartacus (Kirk Douglas), provoque une révolte dans l'école de gladiateurs dirigée par Batiatus (Peter Ustinov). Il constitue une véritable armée et la révolte gagne rapidement tout le pays. Aimé par Varinia (Jean Simmons), entouré d'amis fidèles, comme Antoninus (Tony Curtis), Spartacus se replie avec son armée sur les flancs du Vésuve. Envoyée pour les attaquer, la garnison de Rome, commandée par Glabrus (John Dall), est décimée.

À Rome, les événements inquiètent le Sénat. Des centaines d'esclaves s'enfuient chaque jour pour retrouver les insurgés. Un seul homme peut désormais prendre la direction d'une armée puissante pour les vaincre : le général et sénateur Crassus (Laurence Olivier). Cette fois, Spartacus est vaincu : lui et les siens sont crucifiés le long de la voie Appienne.

Spartacus, adaptation du roman de Howard Fast, devait initialement être réalisé par Anthony Mann. Or, au cours du tournage, des divergences d'opinion entre Mann et l'acteur principal et producteur Kirk Douglas conduisent le réalisateur à quitter le projet. Douglas se tourne vers Kubrick, qui l'avait mis en scène dans Les Sentiers de la gloire et qui accepte "d'être "prêté" à Universal pour diriger Spartacus" (1).

Cette cinquième œuvre de Kubrick est forcément la moins personnelle du réalisateur ; celle où il a le moins d'initiative et de liberté artistique. Le film obtient cependant un succès commercial et critique. Spartacus sort aux États-Unis le 7 octobre 1960 et en France le 15 septembre 1961 ; il est amputé par la censure française de ses scènes les plus violentes ou osées (l'allusion, notamment, à l'homosexualité de Crassus dans la scène des "huîtres et des escargots"). Il ressort en 1991 dans une version non censurée et restaurée.

(1) Gene D. Phillips, "Spartacus", in Les Archives de Stanley Kubrick, Alison Castle (dir.), (Köln, London, [etc.], Taschen, 2005), pp. 30-35.