Barry Lyndon

1975

XVIIIe siècle, en Irlande. Le jeune Redmond Barry (Ryan O'Neal), amoureux de sa cousine Nora (Gay Hamilton), se bat en duel avec son soupirant. Pensant l'avoir tué, il fuit son pays et s'engage dans l'armée anglaise. Il déserte rapidement et rejoint, contraint, les rangs de l'armée prussienne. Chargé d'espionner le chevalier de Balibari (Patrick Magee), il lui confesse sa mission et devient son protégé. Barry est alors introduit dans la haute société et en acquiert vite usages et bonnes manières. Il épouse une jeune veuve, la comtesse de Lyndon (Marisa Berenson), dont le fils, Lord Bullingdon (Leon Vitali), lui témoigne la plus vive animosité. Après la mort de son propre fils, Barry s'éloigne de son épouse, qui tente de se suicider. Blessé par Bullingdon au cours d'un duel, il doit renoncer à sa fortune et quitter l'Angleterre.

Barry Lyndon est adapté d'un roman de William Makepeace Thackeray, Les Mémoires de Barry Lyndon. Pour incarner le personnage principal, Kubrick n'envisage personne d'autre que Ryan O'Neal, alors connu pour son rôle dans Love Story (Arthur Hiller, 1970). Comme il l'affirme, O'Neal "a des qualités en tant qu'acteur que personne n'avait encore utilisées" (1).

Le tournage dure deux cent cinquante jours, dans trois pays : l'Allemagne, la Grande-Bretagne et l'Irlande. Le budget, initialement prévu à 2,5 millions de dollars, passe à 11 millions de dollars. Jan Harlan devient, à partir de ce film, le producteur exécutif des longs métrages de Kubrick.

Barry Lyndon sort aux États-Unis le 18 décembre 1975 et en France le 8 septembre 1976. Les critiques sont majoritairement élogieuses, sauf outre-Atlantique, où quelques journalistes reprochent au film d'être lent, détaché, anti-humaniste.

(1) Stanley Kubrick, cité par Rodney Hill, "Barry Lyndon", in Les Archives de Stanley Kubrick, (Alison Castle (dir.), (Köln, London, [etc.], Taschen, 2005), p. 87.