César KLEIN

Biographie

Après avoir suivi dès son plus jeune âge une sérieuse formation d’artiste peintre, César Klein est admis dès 1894 à l’Ecole des arts décoratifs de Hambourg, puis à l’Académie de Düsseldorf et enfin à l’Ecole du musée des Arts décoratifs de Berlin. Il connaît alors un certain succès en illustrant plusieurs livres et en peignant de nombreux murs et plafonds. Ces premiers travaux montrent combien Klein est alors influencé à la fois par les impressionnistes et par Cézanne. Il trouvera bientôt son propre style, expressionniste certes, mais rapidement influencé par le cubisme de Picasso. En 1910, il est l’un des vingt-sept jeunes artistes qui, voyant leurs œuvres refusées par la Sécession berlinoise, fondent la Nouvelle Sécession.

En 1918, il est l’un des fondateurs du Novembergruppe et siège à l’Arbeitsrat für Kunst (Conseil du travail pour l’art). En 1919, il devient professeur de Wand-und Deckenmalerei (peinture de murs et de plafonds) à l’Ecole du musée des Arts décoratifs de Berlin. A côté de cette activité d’enseignant, Klein poursuit sa carrière d’artiste et commence à travailler pour le théâtre et le cinéma.

Il participe notamment avec Rudolf Belling à l’aménagement de la maison Gurlitt et à celui du théâtre de la Renaissance à Berlin. Pour le cinéma, Klein se fait connaître en 1920 grâce à l’esthétique violente et tourmentée de sa peinture, qu’il met au service de Robert Wiene pour Genuine. Les décors qu’il conçoit alors installent le drame et donnent une allure toute expressionniste au film. Le Kammerspiel, genre cinématographique hérité des mises en scène théâtrales de Max Reinhardt, abandonne un peu plus l’esthétique naturaliste pour trouver des plans très graphiques, aux lignes obliques et aux contrastes violents.

Klein, qui travailla aussi avec Felix Basch et Alexander von Antalffy, s’efforça ainsi de mettre au point un style incisif, en adéquation avec les idéaux du militant socialiste qu’il était. C’est d’ailleurs ce combat qui lui valut de perdre, dès 1933, sa chaire de professeur, de ne plus avoir le droit de peindre deux ans plus tard et de figurer en 1937 parmi les artistes décriés à Munich lors de l’exposition consacrée à l’art dit dégénéré.

Christophe Duhoux