Dessin de André Andrejew pour Raskolnikoff
Dessin de André Andrejew pour Raskolnikoff de Robert Wiene, 1923
(lavis d’encre et mine de graphite sur papier, 32,5 x 47,5 cm).

Andrej ANDREJEW

Architecte, décorateur de théâtre et de cinéma d’origine russe.

(Saint-Pétersbourg, 1887-Loudun, 1966)

Biographie

Après des études d’architecture à l’Académie des Arts visuels, Andrej Andrejew travaille au Théâtre de Moscou. Il émigre à Berlin au moment de la révolution d’Octobre et devient une personnalité incontournable dans la vie artistique allemande et autrichienne des années 1920. Après avoir conçu les décors du cabaret «L’Oiseau bleu» de Berlin, il entre dans le monde du cinéma avec Raskolnikov (1923) de Robert Wiene, qui le charge de la scénographie. Il s’agit ici d’un film qui constitue une référence majeure dans l’art expressionniste du décor, quand l’architecture et la mise en scène contribuent à mettre en avant une nouvelle façon de concevoir l’image cinématographique, faite de lignes et de gestes contorsionnés.

Andrejew atteint une renommée internationale lorsqu’il élabore les décors de deux des films les plus importants de l’Allemagne de la toute fin des années 1920, Loulou et L’Opéra de quat’ sous, tous deux de Pabst. La cruauté et le réalisme se tissent et se glissent dans les ombres des structures conçues par l’architecte russe, inspiré par un style plus proche cette fois de la Nouvelle Objectivité.

Arrivé à Paris en 1933, Andrejew se lie un premier temps avec les émigrés russes et allemands (Fedor Ozep, Alexis Granowsky, G. W. Pabst). Par la suite, il collabore avec les réalisateurs français les plus marquants de la période, en particulier Julien Duvivier (Le Golem) et Henri-Georges Clouzot (L’Assassin habite au 21, Le Corbeau). Il retourne à Berlin en 1953, où il élabore les décors de la ville sombre de L’Homme de Berlin de Carol Reed, son dernier grand film.

«Andrejew est un mélange typique de Moscou, de raffinement et d’art paysan bigarré… [son architecture] dissout le rythme de l’image, crée en formes souples, établit des équilibres même dans ce qui est brisé, lacéré» (Rudolf Kurtz, Expressionismus und Film).

Gabriela Trujillo

Filmographie

  • Raskolnikoff
    Raskolnikov de Robert Wiene (1923)
  • Die Macht der Finsternis de Conrad Wiene (1924)
  • Der Trödler von Amsterdam de Victor Janson (1925)
  • Das Geheimnis der alten Mamsell de Paul Merzbach (1925)
  • Briefe, die ihn nicht erreichten de Frederic Zelnik (1925)
  • An der schönen blauen Donau
    Le Beau Danube bleu de Frederic Zelnik (1926)
  • Die Lachende Grille
    La Petite Fadette de Frederic Zelnik (1926)
  • Die Flucht in den Zirkus
    Le Cirque de la vie de Mario Bonnard et Guido Parish (1926)
  • Überflüssige Menschen de Aleksandr Razumnyj (1926)
  • Der Veilchenfresser de Frederic Zelnik (1926)
  • Die Försterchristel
    La Danseuse bohème de Frederic Zelnik (1926)
  • Die Mühle von Sanssouci
    Le Moulin de Sans-Souci de Siegfried Philippi et Frederic Zelnik (1926)
  • Im Luxuszug de Erich Schönfelder (1927)
  • Die Spielerin de Graham Cutts (1927)
  • Das Tanzende Wien de Frederic Zelnik (1927)
  • Der Goldene Abgrund de Mario Bonnard (1927)
  • Alpentragödie
    La Tragédie des Alpes de Robert Land (1927)
  • Die Weber de Frederic Zelnik (1927)
  • Der Zigeunerbaron
    Le Baron tzigane de Frederic Zelnik (1927)
  • Thérèse Raquin de Jacques Feyder (1927)
  • Die Heilige und ihr Narr
    La Sainte et le fou de Wilhelm Dieterle (1928)
  • Herzensphotograph
    Le Photographe du cœur de Max Reichmann (1928)
  • Mary Lou de Frederic Zelnik (1928)
  • Der Ladenprinz de Erich Schönfelder (1928)
  • Zwei rote Rosen de Robert Land (1928)
  • Heut tanzt Mariett de Frederic Zelnik (1928)
  • Wolga Wolga de Victor Tourjansky (1928)
  • Sprengbagger 1010 de Carl Ludwig Achaz-Duisberg (1929)
  • Der Narr seiner Liebe de Olga Tschechowa (1929)
  • Die Liebe der Brüder Rott
    L’Amour de frère Rott de Erich Waschneck (1929)
  • Meineid Parjurede Georg Jacoby (1929)
  • Diane de Erich Waschneck (1929)
  • Die Büchse der Pandora
    Loulou de G. W. Pabst (1929)
  • Mein Herz ist eine Jazzband
    Mon cœur est une bande de jazz de Frederic Zelnik (1929)
  • Die Letzte Kompanie
    La Dernière Compagnie de Curtis Bernhardt (1930)
  • Revolte im Erziehungshaus de Georg Asagaroff (1930)
  • Die Dreigroschenoper
    L’Opéra de quat’sous de G. W. Pabst (1931)
  • Son Altesse l'amour de Robert Péguy, Erich Schmidt et Joe May (1931)
  • Mirages de Paris de Fedor Ozep (1932)
  • Don Quichotte de G. W. Pabst (1932)

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